Thomas Perrin, directeur général adjoint à la Santé -Prévoyance du Groupe APICIL dresse le bilan de l’année 2022. Il présente les projets qui ont compté pour l’activité et présente les perspectives à venir.
Thomas Perrin, quels sont les faits marquants pour le Groupe APICIL en 2022 en matière de santé-prévoyance?
Je dirais que nous sommes dans un bon alignement des planètes. Notre plus grande fierté, c’est la qualité de notre relation client lors de la campagne annuelle? Nous relevons une performance record en termes de taux de décroché et d’écoute client, associée à une meilleure note de satisfaction interne de ces équipes et une qualité du service client. Tout ceci est la traduction concrète des efforts déployés depuis plusieurs années par nos équipes.
Notre campagne commerciale s’est bien passée, nous avons réalisé 130 M€ de production d’affaires nouvelles sur l’ensemble de nos canaux, avec parallèlement moins de résiliation que les années précédentes.
Au plan économique, la situation est elle aussi satisfaisante, même si le contexte est profondément compliqué. Nous progressons toujours sur la satisfaction et l’engagement de nos collaborateurs.
Notre stratégie d’ouverture se poursuit également dans de très bonnes conditions. Nous avons refondé notre structure Unalis Mutuelles pour déployer ce que l’on appelle la troisième voie mutualiste. Elle ouvre de nouvelles formes de coopérations collectives efficientes, qui préservent l’identité et la singularité de chacun. Actil a signé de nouveaux contrats avec des assureurs confrères et Veralti s’est ouverte aux clients externes. On voit que notre logique d’accroche partenariale et de coopérations techniques efficaces avec des pairs fonctionne de mieux en mieux.
Coté diversification, là aussi nos ambitions se concrétisent pour rendre concret notre raison d’être au-delà de notre métier d’assureur, citons notamment :
- Bluelinea, un des leaders français de la SilverEconomy qui permet d’accompagner nos concitoyens à « bien veillir » à domicile ainsi qu’en établissements où nous soutenons les équipes de soignants,
- La création en cours d’une entreprise à mission qui offre une approche innovante et pragmatique pour améliorer durablement la Qualité de Vie au Travail au sein des entreprises,
- Sésame France, association à but non lucratif qui permet de procéder à des contrevisite ou des expertises médicales dans une logique d’accompagnement de l’absentéisme et des collaborateurs.
Nous avons par ailleurs obtenu le feu vert de nos instances pour nous développer sur la protection sociale des fonctionnaires des trois fonctions publiques. Nous voulons nous entourer des bons partenaires pour nous lancer.
La RSE
Concernant enfin la dimension sociale et sociétale, je retiens deux initiatives importantes. D’une part, la campagne de prévention pour le dépistage de l’endométriose avec l’aide de la start-up lyonnaise Ziwig . Nous avons offert à nos clientes des branches de l’esthétique ainsi qu’à nos collaboratrices et aux filles des collaborateurs des tests génétiques qui ne sont pas encore remboursés. C’est une expérimentation pour aller sur un sujet qui nous tient particulièrement à cœur.
Dans un contexte de forte inflation, nous avons également fait le choix d’offrir 2 M€ à nos clients les plus modestes sous forme de chèques services de 100 €. C’est une action complexe à mettre en œuvre par rapport aux process habituels de nos métierS. Nous sommes parvenus à la réaliser, et c’est une véritable fierté.
À mi-parcours de votre plan stratégique Horizon 2024, quel bilan tirez-vous sur la santé-prévoyance?
En premier lieu, notre enjeu prioritaire se situait sur la rentabilité de nos activités de santé-prévoyance, afin d’être durablement viable économiquement. En 2021 nous avons atteint notre objectif, et pour l’année 2022 c’est encore mieux.
Nous enclenchons donc le second temps un peu plus rapidement que prévu et avec de vrais atouts ! Cela permettra globalement au groupe de consolider son modèle avec un bon équilibre de ses activités épargne et santé-prévoyance, ce qui est important pour respecter notre ADN et avoir de l’impact sur le marché et la société.
C’est tout le sens, par exemple, de notre projet sur l’activité de gestion pour compte de tiers, totalement en phase avec notre raison d’être en matière de relation proche et attentionnée. Là où, en effet, de nombreux concurrents préfèrent externaliser la relation client, nous faisons le choix de rester proches, accessibles et disponibles pour nos clients.
Nous devons parallèlement trouver de nouveaux leviers de distribution et ancrer la diversification du groupe. Le déploiement rapide de Bluelinea nous permet par exemple de nous positionner solidement auprès des personnes âgées. Pour accompagner la fin de vie et le bien vieillir, nous choisissons une solution servicielle plutôt qu’assurantielle,
Au regard du contexte, comment voyez-vous l’année 2023 se profiler ?
Au plan réglementaire, nous anticipons la poursuite de transferts de charges du régime obligatoire vers le régime complémentaire en santé avec la hausse des consultations médicales, la refonte des modes de tarification/rémunération des hôpitaux, ou encore l’évolution des conventions médicales avec certaines professions. Ajoutés à l’inflation sur les coûts internes des dépenses de santé, ces transferts vont engendrer une revalorisation des charges pour les assureurs.
Concernant l’environnement économique, le nouveau contexte des taux d’intérêts est en revanche d’avantage favorable pour nos activités de prévoyance.
Au plan concurrentiel, les mouvements observés parmi les mutuelles de la fonction publique constituent une opportunité qu’il nous appartient de saisir. Confrontées à l’ouverture à la concurrence du fait de la réforme de la protection sociale des fonctionnaires, elles pourraient en effet avoir besoin d’appui technique et financier ou d’adossement plus ou moins important.
Concernant les branches professionnelles ensuite, la concentration du marché et les renouvellements importants qui se profilent cette année constituent un enjeu majeur. Notre défi sera de préserver nos parts de marché et de continuer à témoigner de notre agilité.
Ces différents éléments nous permettent de valider et confirmer notre vision stratégique H24. Ils renforcent notre conviction sur le besoin de la diversification. Ainsi nous choisissons de nous positionner comme un acteur du service et de l’accompagnement des personnes, plus qu’un acteur direct du soin. Nous avons déjà quelques exemples à valoriser. Ce que nous avons fait à Lyon sur le projet Métropole Aidante pourrait ainsi intéresser d’autres collectivités. De même, sur la téléassistance citoyenne proposée par Bluelinea. Tout cela nous permet de renforcer notre modèle économique et nos solutions d’accompagnement de nos clients.
Pour 2023, quel message souhaitez-vous passer à l’ensemble de vos collaborateurs ?
Je leur dirais à nouveau, « Vivez vos rêves et rêvez les prochains ». Professionnel ou personnel, c’est notre souhait de permettre à chacun de s’épanouir. Et d’ailleurs, à l’occasion de notre anniversaire des 85 ans, nous allons commencer à travailler cette année sur ce que pourrait être le rêve du groupe pour ses 100 ans. Nous pouvons nous appuyer pour cela sur notre métier ancré sur le sens de l’humain. C’est un atout déterminant.