Yves Fournier et Jean-Pierre Gitenay, respectivement président et vice-président d’APICIL Sommitale, nous livrent leur regard sur les résultats 2022 du Groupe APICIL.
Avant de nous lancer dans l’exercice traditionnel de bilan et perspectives, dans quel état d’esprit débutez-vous cette année 2023 ?
Jean-Pierre Gitenay :
Je retiendrais trois mots clés : confiance, ambition, vigilance.
Confiance car en dépit d’une conjoncture difficile, le groupe APICIL a réalisé de beaux résultats 2022. Cela démontre que notre modèle est résilient et sait se confronter aux difficultés de marché.
Ambition, parce que nous avons de belles équipes, compétentes et toujours mobilisées. De plus, notre univers professionnel un peu chahuté va aussi nous permettre de saisir de nouvelles opportunités de partenariats et de croissance externe. Nous devons rester ambitieux pour les réaliser.
Mais néanmoins vigilance, parce que nous évoluons dans l’environnement économique, financier, social tendu tant au niveau national et qu’international, avec un fond d’inflation et de hausse des taux qui pèsent sur nos métiers. La vigilance est donc de mise.
Yves Fournier :
J’ajouterais de mon côté une forme de satisfaction justement quant aux résultats du groupe et à la mobilisation des équipes APICIL, dirigeants, managers et collaborateurs, mais aussi concernant la gouvernance où nous avons eu quelques renouvellements ces dernières années. Et dans un groupe qui est en train de prendre une nouvelle dimension – diversification, nouveaux secteurs d’activité, création de services – j’ai le sentiment, et je m’en réjouis, que la gouvernance suit, accompagne et anticipe efficacement ces différentes évolutions.
Quels sont les temps forts ou événements phares qui ont particulièrement compté pour le Groupe APICIL en 2022 ?
Yves Fournier :
Pour être synthétique, on retient déjà un résultat tout à fait conforme à nos espérances et même un peu au-delà. Au cours de cette année 2022, la réalisation de différents événements a permis de rassembler les collaborateurs et managers, les clients, les administrateurs, et de s’apprécier mutuellement. Par exemple la journée des managers en novembre dernier ou encore la Route du Rhum. C4est à chaque fois l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes qui ne sont pas toujours associées à nous mais avec qui on va pouvoir échanger. C’estrès enrichissant et intéressant. Je trouve que cela montre notre humanité et notre singularité. J’apprécie particulièrement ces moments de partage.
Jean-Pierre Gitenay :
Les résultats 2022 sont bons. Nous devons féliciter tous ceux qui ont contribué à les atteindre. Néanmoins il ne faut pas relâcher nos efforts car il nous reste encore du chemin à parcourir pour atteindre le niveau des meilleurs. Dans les temps forts de cette année, il y a la création d’une union de mutuelles, UNALIS. Cette création est née d’un partenariat affinitaire qui n’est pas assurantiel pour éviter les contraintes réglementaires. Puis la prise de contrôle de Bluelinea, sur le service à la personne. Elle illustre concrètement le début d’une diversification vers de nouveaux métiers de service, en lien avec notre ADN évidemment. Enfin, il y a le chèque de 100 € distribué à la fin de l’année à nos clients en difficulté, un geste concret que nous avons été les seuls à mettre en place. Il prend tout son sens à l’heure où l’on parle de dividende sociétal.
Yves Fournier :
Concernant UNALIS je suis absolument convaincu que cette troisième voie de rapprochement constitue une véritable richesse. Elle impactera le monde de la mutualité et celui de la complémentaire santé. Lorsque j’évoquais ces moments forts de l’année, je pense d’ailleurs à ce que nous avons vécu lors du congrès de la Mutualité Française à Marseille. Nous avons invité à la fois les parties prenantes d’UNALIS mais aussi de potentiels partenaires. Les échanges ont été extrêmement enrichissants et ont permis d’expliquer ce que nous sommes, ce qu’est le Groupe APICIL. Nous avons évoqué les particularités d’une gestion paritaire, qui cultive cette notion de solidarité que l’on retrouve dans la mutualité. Nous avons vécu des heures très intéressantes et riches.
À mi-parcours du plan stratégique Horizon 2024, quels sont les objectifs d’ores et déjà atteints par le Groupe, quel bilan en tirez-vous ?
Jean-Pierre Gitenay :
Nous avons atteint voir dépassé nos objectifs sociétaux dans tous les domaines. L’inclusion bien sûr, mais aussi l’engagement ISR, la politique climat, avec une notation qui passe de bonne à très bonne. Sur des critères économiques et financiers plus classiques, le résultat, la solvabilité, le respect des budgets sont autant de motifs de satisfaction.
Yves Fournier :
Pour les administrateurs et la gouvernance, les outils de suivi de l’avancement du plan stratégique sont très éclairants. Les objectifs sont clairement posés de manière distincte et il y a une grande transparence entre la gouvernance et l’équipe de direction, c’est extrêmement important et nous pouvons nous en féliciter. Cela nous permet d’avancer et de cheminer efficacement ensemble.
Quels seront les prochains jalons stratégiques, les enjeux et axes de progrès
Jean-Pierre Gitenay :
Notre plus grand défi c’est de maintenir et développer nos résultats dans tous les métiers du groupe. Nous avons aujourd’hui un bon niveau de performances pour tous les métiers, en dépit de l’inflation, de la hausse des taux ou de la volatilité des marchés. La poursuite de la digitalisation constitue également un enjeu majeur. C’est clairement un point fort du groupe. Nous devons continuer à investir sur le sujet, c’est tout le sens notamment de la prise de contrôle de Nalo.
Yves Fournier :
Notre entrée dans nos nouveaux locaux dans la tour To Lyon et la bonne appropriation par les équipes de ce nouvel espace seront des jalons clés. Je pense plus globalement que le plan stratégique Horizon 2024 sera vraiment réussi si nous franchissons un cap dans la diversification sans pour autant nous éparpiller mais en nous ouvrant à des domaines un peu différents de nos activités traditionnelles. Je pense aux activités de services ou encore au développement d’offres en assurances IARD. J’ajoute le projet de développement d’une activité de gestion pour compte de tiers en santé et prévoyance qui nous permettra de franchir un cap, avec la capacité à mieux amortir nos investissements dans les systèmes d’information et de développer de nouvelles compétences au sein de nos équipes. (De plus, ce projet permettra de maintenir et développer l’emploi des collaborateurs et de préserver les compétences de nos équipes)
Jean-Pierre Gitenay :
Si on prend un peu de recul, nous constatons que nous sommes aujourd’hui le troisième groupe de protection sociale sur un marché composé par ailleurs de 2 acteurs majeurs et des petits acteurs. Sur nos marchés où de fortes concentrations sont en cours que ce soit chez les mutuelles, les assureurs, les prestataires de services, le Groupe APICIL peut jouer un rôle attractif de fédérateur. Nous ne sommes pas un géant qui va absorber tout le monde, nous sommes à taille humaine tout en ayant quand même les moyens de procurer un adossement à ceux qui en ont besoin. C’est une opportunité à saisir dans les années à venir.
Au regard du contexte sanitaire, économique, géopolitique (…) complexe, comment voyez-vous l’année 2023 se profiler ?
Jean-Pierre Gitenay :
L’année 2023 ne manque pas de sujets de préoccupations. L’inflation en premier lieu, plus durable qu’annoncée, et qui affecte directement nos produits. La hausse des taux et la volatilité des marchés qui perturbent notre modèle, sans compter les risques géopolitiques. Dans un tel contexte, les équilibres sont forcément difficiles à maintenir. On constate également que les difficultés ou défaillances d’entreprises sont à la hausse après deux ou trois années de crise, et cela pourrait avoir des impacts. Nos clients sont en effet pour partie des grands groupes mais aussi des entreprises plus petites et souvent plus fragiles.
Yves Fournier :
Notre groupe repose aussi en grande partie sur les métiers de l’épargne et des services financiers. Durant ces dernières années, nous avons appris à composer avec l’incertitude concernant la gestion des fonds. Mais les clients d’une manière générale sont très volatiles et veulent des résultats, ils réagissent de manière rapide et nous devons donc rester particulièrement attentifs en 2023. Plus globalement, nous voulons être et rester une entreprise modèle sur l’aspect sociétal, et là aussi nous devons veiller à amplifier notre action pour le rester. Nous pouvons être très fiers de notre notation extra-financière, et notamment sur l’intégration des personnes en situation de handicap où nous continuons de progresser. C’est le signe que nous avançons, et c’est très important pour que tous les collaborateurs soient fiers des valeurs du groupe. Notre gouvernance aussi doit s’attacher à porter ces valeurs.
Quelles évolutions réglementaires sont à prendre en compte pour vous ?
Jean-Pierre Gitenay :
Le projet de réforme des retraites aurait de fait une incidence sur notre modèle en prévoyance en ajoutant jusqu’à deux années d’activité supplémentaires. À l’inverse, le gouvernement a abandonné l’idée de confier à l’URSSAF le recouvrement des cotisations et c’est une bonne chose pour la pérennité de nos activités retraite.
Yves Fournier :
Nous pouvons également citer l’évolution de la protection sociale de la fonction publique, où nous envisageons de nous positionner. Avec UNALIS, nous avons des opportunités et nous sommes en train d’échanger sur le sujet. Nous devons être présents sur ce secteur où il y a des citoyens à protéger et nous sommes attentifs à toutes les opportunités.
Quel message souhaiteriez-vous passer aux équipes du groupe pour terminer ?
Yves Fournier :
Je parlerais essentiellement de la confiance, dans les compétences de nos collaborateurs et dans la force du groupe. APICIL avance, la tête haute et sans en faire trop. Notre groupe peut être un modèle, et mérite d’être regardé avec attention. Ces richesses collectives, que nous avons l’opportunité d’accompagner dans la gouvernance, constituent un grand motif de fierté pour moi.
Jean-Pierre Gitenay :
Continuer à dire ce qu’on va faire et faire ce qu’on a dit. L’organisation et les équipes sont en ordre de marche, la route est la bonne, continuons donc dans cette direction en étant fiers du chemin du parcouru.