Mesure d’Impact : COMMENT PENSER, VALORISER ET AMPLIFIER NOTRE IMPACT SUR LA SOCIÉTÉ ?

Chaque année, le Groupe APICIL consacre 16 millions d’euros à des projets sociaux et sociétaux. Un geste fort pour contribuer au monde de demain, un monde qui ne laisse personne sur le bord du chemin.
Mais comment mesurer précisément notre impact ? Sur quelles bases méthodologiques, valoriser les actions que nous entreprenons et celles des porteurs de projet que nous soutenons ? Dans quelle mesure l’argumentation par la preuve peut-elle nous aider à façonner une société meilleure ?

Alexandra Caringi, directrice de l’action sociale santé et prévoyance et Nathalie Gateau, directrice de l’action sociale retraite, détaillent le fonctionnement et les objectifs de la mesure d’impact au sein du Groupe APICIL.

Retrouvez et téléchargez ici les rapports d’activités de nos actions sociales

pouvez-vous présenter les actions sociales et le mécénat au sein du Groupe APICIL ?

Nathalie Gateau : D’un point de vue sémantique, nous pouvons déjà préciser que lorsque nous parlons des actions à destination de nos assurés, nous parlons de nos actions sociales, et quand il s’agit de projets qui visent l’ensemble de la société et le bien commun, nous parlons de mécénat.

Actions sociales comme mécénat s’inscrivent dans la raison d’être du Groupe : « Par une relation proche et attentionnée, soutenir toutes les vies, toute la vie. » En tant que groupe de protection sociale, notre raison d’être est de protéger les personnes à chaque instant de leur vie.

Concrètement, comme directrice de l’action sociale retraite, je supervise le fond social issu des cotisations des adhérents de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Nous mettons en place des aides individuelles et collectives pour accompagner le vieillissement dans sa globalité : du point de vue de la fin de carrière, mais aussi, dans le changement de vie que constitue la retraite, ou encore, dans la perte d’autonomie. Nous soutenons aussi bien l’organisation d’ateliers de prévention que la mise en place de rencontres pour lutter contre l’isolement, le développement de solutions quand la dépendance s’installe à domicile ou en établissements…

Alexandra Caringi : Quant à moi, comme directrice de l’action sociale santé et prévoyance, je gère le budget de deux fonds sociaux destinés aux assurés et leur famille, ainsi qu’aux projets sociétaux. Nous travaillons autour de 3 grandes priorités :

  • La santé et la maladie, avec, par exemple, un travail sur l’amélioration de l’accès aux soins et des parcours de soins, des actions de prévention, le soutien à l’innovation médicale et technologique…
  • Le handicap, avec des projets visant une meilleure inclusion dans la société des personnes en situation de handicap, que ce soit dans le sport, la culture, l’emploi, la vie citoyenne…
  • La solidarité auprès des personnes en situation de précarité. Nous soutenons des dispositifs destinés à soutenir les publics fragiles, notamment en préservant le lien social ou en favorisant le retour à la vie active.

Nathalie Gateau : D’ailleurs, nous soutenons des associations, mais également des start-up qui s’investissent dans les thématiques qui correspondent à nos axes d’intervention. L’idée, c’est d’accompagner des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui proposent de nouveaux usages.

Nous cherchons à être innovants sur ces terrains car nous sommes convaincus qu’en aidant nos collaborateurs à alléger leurs préoccupations et leur charge mentale, nous les aidons à être plus performants.”

Nathalie Gateau

comment le groupe aborde-t-iL la mesure d’impact ?

Nathalie Gateau : Cela fait plusieurs années que nous apportons une attention particulière à ce sujet. Nous avons commencé, en 2022, par accompagner nos partenaires pour mesurer leur impact et nous avons donc développé des compétences particulières dans ce domaine, en formant nos équipes notamment. Puis, nous avons eu envie de le faire pour nous-mêmes, de mesurer notre propre impact en termes d’actions sociales et cela aboutit aujourd’hui, à notre première mesure d’impact globale !

Au niveau des différents projets soutenus, c’est vraiment important de comprendre que notre participation ne se résume pas à un soutien financier. Lorsque nous accompagnons un projet, c’est un accompagnement global, avec des échanges réguliers, de la mise à disposition de compétences, de la formation… C’est l’état d’esprit adopté lorsque nous nous sommes lancés, ensemble, dans la mesure d’impact de projets spécifiques.

quels sont les avantages de la mesure d’impact dans le
cadre de ces projets ?

Alexandra Caringi : L’idée, c’est de rendre tangibles les changements positifs générés par nos aides, qu’ils concernent les bénéficiaires, les parties prenantes comme les parents ou les soignants, et la société dans son ensemble. C’est très important pour améliorer les dispositifs et amplifier leur impact.

Pour les porteurs de projets, nous voyons bien combien la mesure d’impact augmente l’efficacité du démarchage auprès de nouveaux mécènes ou partenaires, car c’est un formidable outil de communication. Au-delà de la recherche de soutien, on voit clairement une intensification et une amélioration de la communication de manière générale, sur les réseaux sociaux par exemple.

Cela s’explique aussi parce que la mesure d’impact renforce le sentiment de fierté des collaborateurs. Ils sont fiers des résultats qu’ils peuvent diffuser. On le voit à tous les niveaux, au niveau du Groupe et des différents projets que nous soutenons. C’est très stimulant puisqu’on a ainsi l’occasion de mesurer les effets de nos actions, de notre travail au quotidien. C’est l’occasion d’entretenir la flamme chez nos collaborateurs alors même qu’ils exercent ce métier par vocation, de renforcer l’engagement et la motivation, et donc, c’est un levier de management très intéressant.

Deux autres points me semblent intéressants à souligner. D’abord, la mesure d’impact est utile pour répondre à certaines obligations, RSE en particulier. Et puis, nous voyons les bénéfices en termes de gouvernance. Les résultats de la mesure d’impact sont généralement partagés en conseil d’administration composé d’administrateurs bénévoles, cela rassure, aide à la prise de décision et, comme à tous les niveaux, elle renforce l’engagement !

Pourquoi mettre en place une mesure d’impact ?

  • Pour améliorer ses performances
  • Pour communiquer auprès des parties externes (investisseurs, clients, partenaires…)
  • Pour donner du sens (aux collaborateurs notamment)
  • Pour rendre des comptes facilement

pour cela, le groupe apicil travaille avec l’entreprise impact track. Pouvez-vous revenir sur la naissance de cette collaboration particulière ?

Nathalie Gateau : Cela faisait quelques années, avec notamment les nouvelles normes en termes de RSE et de déclaration extra financière, que nous sentions le besoin de faire une mesure d’impact, mais nous ne trouvions pas la bonne formule, le dispositif adapté à ce que nous faisions. Nous avons identifié cette start-up, Impact Track, une plateforme digitale, qui répondait à nos besoins en termes d’action sociale. Nous avons soutenu le projet et nous l’avons développé ensemble. C’est pour cela qu’aujourd’hui, il s’agit à la fois d’un prestataire et d’un partenaire !

Alexandra Caringi : Ce n’était pas forcément facile de trouver la double compétence ! Car nous avions besoin d’une connaissance et d’une sensibilité aux domaines extra financiers, mais il fallait aussi et surtout une très bonne connaissance des actions sociales et sociétales. C’est vraiment un savoir-faire particulier, il n’est pas question uniquement de bons algorithmes, loin de là ! Il faut vraiment une expertise spécifique pour accompagner la mesure d’impact dans nos domaines, pour identifier les parties prenantes pertinentes, définir les bons indicateurs… Il y a énormément d’informations à collecter et il est nécessaire d’être accompagné par des experts.

“Mesurer, gérer, valoriser son impact est désormais à portée de main des associations et entreprises à impact qui vont pouvoir prendre de meilleures décisions et convaincre de nouveaux partenaires.”

Ricardo Scacchetti, Fondateur et dirigeant d’Impact Track

Citation issue de l‘ADN, 26 avril 2021

certaines mesures d’impact vous ont-elles particulièrement interpelées ? et si oui, pourquoi ?

Alexandra Caringi : Je pense à l’association Vivre aux éclats – des clowns à l’hôpital qui intervient dans des foyers de personnes en situation de handicap. Initialement, la mesure d’impact visait à mesurer le bien-être apporté aux résidents. Grâce à la mesure d’impact, nous nous sommes rendu compte à quel point le projet était aussi bénéfique pour les soignants, avec un engagement plus élevé, un turn-over réduit, une meilleure ambiance de travail… Ici, la mesure d’impact permet de prendre conscience et de mettre en évidence le rayonnement beaucoup plus large d’un projet sur tout un établissement, au-delà des bénéficiaires directs.

Il faut vraiment comprendre que la mesure d’impact pour les actions sociales, ce n’est pas qu’un calcul, une somme de dossiers… Le cœur de nos actions, c’est d’apporter de l’aide, d’accompagner, de permettre à des familles de sortir d’une situation difficile… Et grâce à la mesure d’impact, on revient au cœur de nos missions. C’est vraiment puissant dans l’approche et ça peut changer beaucoup de choses.

Focus sur la mesure d’impact de Métropole aidante

Depuis février 2020 et grâce au soutien du Groupe APICIL, Métropole aidante propose un lieu d’accueil, d’écoute, d’information et d’orientation pour les proches aidants à Lyon. Après trois ans de fonctionnement, l’association a mis en place une étude d’impact reposant sur des entretiens et des questionnaires, visant les bénéficiaires et les professionnels.

L’enquête a mis en évidence la pertinence du dispositif et mesuré ses résultats.

Par exemple :

  • 80 % des aidants n’avaient pas conscience de leur rôle d’aidant et l’ont réalisé grâce à Métropole aidante ;
  • 66,5 % des professionnels estiment avoir développé des connaissances sur les droits des aidants et l’offre de répit existante, grâce à Métropole aidante.

Les résultats de l’étude d’impact révèlent également que les aidants ont généralement besoin de temps pour se sentir légitimes à demander de l’aide, ou encore, que les professionnels impliqués dans le dispositif se sentent mieux armés pour repérer et orienter un aidant.

Au final, l’étude met en exergue 4 impacts principaux :

  • Valorisation du rôle d’aidant.
  • Mobilisation des aides et des dispositifs pour les aidants et les aidés.
  • Diminution du niveau d’épuisement des aidants.
  • Meilleur accompagnement des aidants par les professionnels de proximité.

Avec un peu de recul, quel regard global portez-vous sur cette initiative du Groupe APICIL ?

Nathalie Gateau : C’est très encourageant de voir que le Groupe APICIL a été précurseur. Nous sommes les premiers à nous être engagés dans une mesure d’impact à l’échelle globale du Groupe. Aujourd’hui, on voit que d’autres suivent… Il y a, par exemple, des catalogues de formations qui apparaissent avec un module sur la mesure d’impact. Cela montre que c’est utile, et que les choses changent en profondeur… dans le bon sens !

Alexandra Caringi : Oui, certains signes ne trompent pas ! Des porteurs de projet que nous avons soutenus pour leur première mesure ont décidé de poursuivre de manière autonome. Cela montre bien que même si la mesure d’impact constitue un engagement financier et humain important, les bénéfices sont tellement conséquents, que la balance est largement positive !