Etude APICIL et OpinionWay : « La prévoyance : perceptions et attentes des dirigeants d’entreprise »

Depuis deux ans, la crise sanitaire soulève de nombreuses problématiques organisationnelles et renforce l’attention portée à la santé et la sécurité des salariés en entreprise. Dans ce contexte, le Groupe APICIL, 3ème groupe français de protection sociale, publie les résultats de la 1ère édition de son étude sur « La prévoyance aujourd’hui et demain : perceptions et attentes des dirigeants d’entreprise » réalisée avec l’Institut de sondage OpinionWay. Pour plus de neuf dirigeants sur dix (92%), la prévention est un enjeu prioritaire ; de fait, la quasi-totalité des interrogés (89%) souscrivent à ce jour un contrat de prévoyance pour leurs salariés. S’ils estiment que ces derniers sont bien protégés contre les risques vitaux ou rédhibitoires pour l’accomplissement de leur activité professionnelle, les dirigeants affirment que la crise a accéléré l’émergence de besoins de couverture liés aux risques psychosociaux, à l’absentéisme et à la qualité de vie au travail.

  • 92% des dirigeants se sentent bien informés concernant les garanties qu’ils souscrivent, leurs obligations en tant qu’employeur (91%) et les risques de prévoyance (90%) ;
  • – Ils considèrent que leurs salariés sont bien protégés contre les risques d’invalidité (98%), d’incapacité de travail (97%), de décès, de perte d’autonomie et de maladies chroniques (96%) ;
  • – Les garanties supplémentaires que les dirigeants souhaiteraient voir figurer dans leur contrat de prévoyance sont le burn-out et la dépression (40%), l’absentéisme (19%) et la perte d’autonomie d’un salarié (15%) ;
  • Pour 49% des chefs d’entreprise, la crise sanitaire a eu un impact important sur les conditions de travail, ainsi que sur la santé mentale et physique des collaborateurs. Un constat particulièrement mis en avant chez ceux qui dirigent une moyenne ou une grande entreprise (74%) ou qui évoluent dans le secteur du commerce, de l’hôtellerie-restauration ou des transports (65%) ;
  • – Les principales conséquences de la crise dans leur entreprise sont une augmentation de l’absentéisme (51%), des difficultés de recrutement (39%), un développement des risques psycho-sociaux (25%) et un désengagement des collaborateurs (22%) ;
  • – Selon les chefs d’entreprise, la période est favorable à la mise en œuvre d’actions de prévention concernant les risques psychosociaux (62%), au développement de la qualité de vie au travail (58%), et au déploiement de démarches de prévention de l’absentéisme (53%).
  • – Les assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance sont les plus légitimes pour conseiller les entreprises en matière de prévoyance (70%), devant les experts-comptables (38%) et les courtiers (18%) ;
  • – La qualité du service rendu (58%), le prix des cotisations (53%) et la disponibilité des interlocuteurs (52%) sont les trois atouts qui sont déterminants dans la relation avec leur assureur ;
  • – En terme de prestations additionnelles, un tiers des dirigeants (32%) serait intéressé par l’accès à des services digitalisés.

Souscrire à un contrat de prévoyance, une norme en entreprise

Les dirigeants sont relativement unanimes vis-à-vis de la prévoyance : ils estiment non seulement prendre la mesure des enjeux qui y sont associés, mais également que leurs salariés sont bien protégés. Ainsi, la quasi-totalité des dirigeants interrogés (89%) ont souscrit un contrat de prévoyance pour leurs collaborateurs et ils sont plus de neuf sur dix à déclarer (92%) qu’il s’agit d’un enjeu prioritaire ou important pour eux. Pour la mince frange de ceux n’ayant pas doté leurs salariés de garanties de prévoyance (11%), la minimisation des risques (44%) ressort comme le premier motif le plus allégué, suivi du prix des contrats (33%) et un régime obligatoire qu’ils considèrent comme suffisant (26%).

Ce fort recours à un contrat de prévoyance s’explique notamment par la connaissance accrue qu’ils ont du sujet : neuf dirigeants sur dix se sentent, en effet, bien informés sur les garanties souscrites (92%), leurs obligations en tant qu’employeur (91%) et les risques de prévoyance (90%). Ils affirment quasi-unanimement (90%) que leurs collaborateurs sont bien protégés. Ce sont les risques vitaux ou rédhibitoires pour l’accomplissement de leurs fonctions professionnelles qui sont ceux considérés comme étant les mieux couverts. En effet, les dirigeants sont convaincus que leurs salariés sont bien protégés contre les risques d’invalidité (98%), d’incapacité de travail (97%), ainsi qu’en cas de décès, de perte d’autonomie ou de maladies chroniques (96%).

 

Les risques psychosociaux et l’absentéisme suscitent de nouveaux besoins de couverture

Les dirigeants admettent des carences dans leur dispositif de prévoyance, avec une qualité de protection pas toujours optimale. Ainsi, près d’un chef d’entreprise sur deux (45%) estime que ses salariés ne sont très bien protégés contre aucun des 8 risques testés dans l’étude : incapacité de travail, invalidité, décès, perte d’autonomie, risques psychosociaux, troubles musculosquelettiques, absentéisme et maladies chroniques. Dans ce contexte, 65% des dirigeants aimeraient bénéficier d’au moins une de ces garanties qui sont actuellement hors de leur contrat.

Pour près de la moitié des dirigeants (49%), la crise sanitaire a eu un impact important sur les conditions de travail et la santé mentale et physique des collaborateurs. Les moyennes et grandes entreprises de plus de 250 salariés (74%) soulignent davantage cet impact que les plus petites de moins de 10 travailleurs (48%). Les plus importantes structures dédient peut-être davantage de ressources au suivi de leurs collaborateurs et monitorent probablement de façon plus précise leur ressenti. La restructuration du travail a peut-être également été plus profonde dans ces groupes que dans des entreprises plus petites, donc plus agiles. Les entreprises des secteurs du commerce, de l’hôtellerie-restauration et des transports, fortement affectées par les périodes de confinement et restrictions (65%) insistent également sur la portée de la crise sur la santé mentale et physique des salariés.

Un dirigeant sur quatre (25%) estime que le développement des risques psychosociaux est une des principales conséquences de la crise sanitaire. Cette classe de risques est celle qui cristallise le plus d’intérêt : 40% des dirigeants qui ne bénéficient pas actuellement de garantie contre le burn-out et la dépression souhaiteraient qu’ils figurent dans leur contrat de prévoyance. Logiquement, la prévention des risques psychosociaux est l’axe qui capitalise le plus intentions d’actions, 22% des chefs d’entreprise envisageant d’initier une démarche sur ce sujet en 2022 dans un contexte où près des deux tiers (62%) trouvent la période favorable pour agir dans ce domaine.

De plus, la moitié des dirigeants (51%) déplore une augmentation de l’absentéisme en raison de la crise sanitaire. Cette situation aigue les incite à suivre plus précisément et à mieux couvrir ce type de risque. Un chef d’entreprise sur cinq (19%) ne disposant actuellement pas d’une couverture sur ces risques souhaiterait ainsi les intégrer à son contrat de prévoyance. De plus, alors qu’ils jugent majoritairement (53%) que le contexte est propice pour initier une démarche de prévention de l’absentéisme et tout particulièrement ceux à la tête d’une entreprise de 50 salariés et plus (69%), ils seraient deux sur dix (23%) à être intéressés par une évaluation du coût de l’absentéisme dans leur entreprise ou par une photographie de ce phénomène dans leur secteur d’activité (19%).

Enfin, quatre dirigeants sur dix (39%) pointent des difficultés de recrutement et relèvent un désengagement et une perte de sens chez les collaborateurs (22%), ainsi qu’une augmentation des démissions (17%) suite à la crise du COVID-19. Dans un contexte où la majorité d’entre eux (58%) considère le contexte porteur pour impulser des actions soutenant la qualité de vie au travail, ils sont 21% à envisager mettre en place en 2022 un diagnostic dans ce domaine. Un pilotage plus étroit des arrêts de travail, avec des actions de contrôle et d’accompagnement des collaborateurs en arrêt s’inscrit dans les projets de respectivement 15% et 13% des dirigeants.

« Si les risques psychosociaux et l’absentéisme sont des phénomènes identifiés depuis de nombreuses années dans le monde du travail, la crise sanitaire que nous venons de traverser a largement contribué à les intensifier, obligeant les entreprises à réagir et trouver des solutions concrètes face au désengagement de leurs salariés. Par crainte de voir s’aggraver la santé de ces derniers, ce qui impacterait la performance collective, les dirigeants semblent aujourd’hui prendre la mesure de l’enjeu de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques psychosociaux. Plus ou moins forte selon la taille des organisations, c’est une ambition commune qui se dégage : celle de déployer des politiques de prévention qui intègrent la dimension du risque de santé mentale et psychique du travailleur. En tant qu’acteur de la prévoyance et expert dans son domaine, le Groupe APICIL a un rôle déterminant à jouer dans la réflexion, la modélisation et la mise à disposition de nouvelles offres de services qui répondent à ces attentes, non seulement vitales à l’échelle de l’entreprise mais vertueuses sur les plans social et sociétal » déclare Thomas Perrin, Directeur Général Adjoint Santé et Prévoyance du Groupe APICIL.

 

Une légitimité unanime pour les acteurs experts de la prévoyance

Au regard de l’émergence de ces nouveaux besoins, l’accompagnement des dirigeants dans la mise en place de nouvelles politiques et actions de prévoyance semble primordial. A cet égard, les assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance bénéficient de la plus solide légitimité pour conseiller les entreprises en matière de prévoyance : 70% des dirigeants les identifient parmi les acteurs les mieux placés pour assumer ce rôle, devant dans une bien moindre mesure les experts-comptables (38%) et les courtiers (18%). Ils préfèrent donc nettement s’appuyer sur des experts dont la prévoyance est le cœur de métier. La qualité du service rendu (58%), le prix des cotisations (53%) et la disponibilité des interlocuteurs (52%) sont les trois atouts qui sont déterminants dans la relation avec leur assureur. La dimension conseil est également très prisée (36%). Les attentes exprimées sur ce plan sont également élevées : un dirigeant sur trois souhaiterait davantage de pédagogie sur les obligations conventionnelles en prévoyance (31%) et un conseil personnalisé sur les solutions de prévoyance (28%).

En terme de prestations additionnelles, un tiers des dirigeants (32%) serait intéressé par l’accès à des services digitalisés. Un résultat qui reste toutefois à tempérer en fonction de la taille de l’entreprise : les moyennes et grandes organisations (54%) sont plus demandeuses que les plus petites (30%). En outre, l’importance accordée à la digitalisation est nettement plus modeste (10%) que celle donnée aux autres paramètres de la relation avec son assureur.

 

Retrouvez les chiffres clés dans l’infographie ici

Lire le communiqué de presse ici