A l’occasion de cette semaine Esprit client 2019 et de sa thématique « Donnons de la considération », le Groupe APICIL publie en collaboration avec BVA, le premier observatoire sur le patrimoine des personnes vulnérables afin de mettre en lumière cette population et leurs aidants, qu’ils soient des aidants patrimoniaux ou des mandataires professionnels.
Aidant patrimonial, un rôle exercé fréquemment dans l’ombre et le plus souvent envers un parent en situation de vieillesse
En France, près de 800 000 personnes majeures sont placées sous mesure de protection juridique, car elles ne sont plus en mesure de défendre leurs intérêts pour cause de handicap, accident, maladie ou vieillesse. Leur patrimoine est alors géré par des mandataires judiciaires à la protection des majeurs ou par un proche.
4% des Français gèrent les finances et le patrimoine de proches en situation de vulnérabilité, une population plutôt masculine et diplômée qui exerce ce rôle le plus souvent pour un parent âgé. Parmi ces aidants patrimoniaux, 37% exercent ce rôle sans qu’il leur ait été confié officiellement par un juge.
Qu’ils soient mandataires professionnels ou aidants patrimoniaux, les personnes réalisant cet accompagnement financier s’occupent quasiment tous de la gestion courante, à savoir le suivi des comptes de la personne et le règlement de ses dépenses. Les opérations spécifiques telles que la réalisation du compte-rendu annuel de gestion et de l’inventaire du patrimoine sont davantage réalisées par les professionnels.
Un rôle perçu comme un devoir moral, rarement comme un fardeau
S’occuper du patrimoine de leur proche est avant tout perçu par les accompagnants familiaux comme un devoir (61%) et parfois comme une lourde responsabilité devant les choix à faire (17%). Peu le voient comme une source de stress (5%) ou une corvée (3%).
Une responsabilité en revanche insuffisamment valorisée: seuls 59% des aidants patrimoniaux et 36% des mandataires professionnels s’estiment aujourd’hui suffisamment reconnus par la société.
Des difficultés ressenties au quotidien par manque de temps et de connaissances financières
Les aidants patrimoniaux, notamment les plus jeunes font face à plusieurs difficultés dans l’exercice de leur rôle :
Le manque de temps, notamment chez les professionnels (74%), qui avouent dans le même temps rencontrer des difficultés à adapter les solutions proposées à chaque cas (30%), sachant qu’ils accompagnent en moyenne 42 personnes.
Le manque de connaissances financières qui se pose avec davantage d’acuité pour certains actes jugés plus difficiles : successions, opérations boursières, transactions immobilières, inventaire du patrimoine, compte-rendu annuel de gestion, placements financiers.
Ainsi, 47% des aidants patrimoniaux et 63% des mandataires professionnels se sont déjà sentis mal armés face à une décision qu’ils devaient prendre, notamment dans le choix et l’arbitrage en matière de placements.
Le manque d’accompagnement et de conseil : un peu plus de 6 mandataires professionnels ou bénévoles sur 10 se déclarent suffisamment accompagnés aujourd’hui.