L’étude a été réalisée par Handéo (association qui améliore l’accompagnement et l’accès à la cité des personnes fragiles), en partenariat avec l’Association Française des Aidants, Jeunes AiDants Ensemble et APF France Handicap, ainsi qu’avec l’appui du bureau d’études émiCité. Le Groupe APICIL a lui apporté son soutien financier. Afin d’obtenir des résultats concrets, 48 entretiens ont été réalisés auprès de divers acteurs et parties prenantes.
Les jeunes aidants
Ils exercent une aide différente en fonction de la personne qui se trouve en face d’eux, du type de handicap dont elle est atteinte, de son âge, de l’évolution du handicap, de la durée de l’aide etc. Ils sont tout de même 20% à exercer des gestes très concrets comme la toilette, l’habillement ou la douche. De plus, ils sont 43% à préparer le pilulier ou assurer le suivi médical. Chaque situation a un impact différent sur les relations familiales et il s’avère difficile de dissocier ce qui relève de l’entraide, de la solidarité familiale ou d’une situation d’aide. L’aide peut en effet être « directe », « indirecte » ou même être nommée comme la « parentification ».

Les répercussions négatives et positives sur les jeunes aidants
En aidant un proche, bien que le soutien soit régulier ou ponctuel, les aidants mineurs ou jeunes adultes peuvent développer des risques d’épuisement, d’isolement, des problèmes de santé, des souffrances psychiques etc. Ils peuvent même être en difficulté à l’école ou dans le monde professionnel. De plus, en raison de leur manque de visibilité sociale et de leur rôle au sein de la famille, ces risques peuvent être accrus par l’absence de soutien ou d’actions de prévention. A noter que la crise sanitaire et l’isolement des familles, qui en a découlé, ont fortement augmenté ces risques.
D’un point de vue positif, l’aidance leur permet de développer un sens de l’organisation en aménageant son temps, d’être autonome, de savoir anticiper et respecter des délais, de gérer des situations de stress intense et de s’adapter en cas d’imprévus. Le jeune aidant éveille aussi son intelligence émotionnelle.
Enfin, le constat est sans appel : les jeunes aidants sont le plus souvent, invisibles auprès des écoles et de leurs intervenants professionnels, car absents ou trop sages pour que leurs situations ne les interpellent.