Le Groupe APICIL accueille cette année la conférence « La blockchain au-delà des crypto-monnaies » le 5 novembre de 17h à 18h30, dans ses locaux à Vaise. Décryptage et enjeux de cette technologie disruptive pour un groupe de protection sociale.
Une ébauche de définition
La question fondamentale que pose la blockchain est celle de notre adaptation à de nouveaux modes d’organisation et de réassurance. Mais, commençons déjà par définir ce qu’est une blockchain pour mieux comprendre les enjeux. Dans une blockchain, les transactions sont certifiées sans serveur central, tout se passe en mode pair à pair, en supprimant le tiers de confiance. En prenant la métaphore d’un grand livre de comptes, tout le monde peut écrire mais personne n’a le droit d’effacer les informations y figurant.
Pour quels usages ?
La blockchain permet d’exécuter des transferts d’actifs, d’en assurer une meilleure traçabilité et d’exécuter automatiquement des contrats, appelés smart contracts. Dans l’assurance, les smart contracts offrent des avantages en termes d’automatisation des processus de gestion, d’historisation des données sans limite, d’assurance pair à pair et de réassurance (blockchain privée).
Comment le Groupe APICIL se prépare à cette révolution ?
Le Groupe APICIL est actuellement en veille sur ce sujet et, dans le cadre de sa stratégie d’innovation, rencontre beaucoup de start-up ayant développé des applications reposant sur la blockchain. La mise en œuvre d’une blockchain pourrait raccourcir les délais de traitement, permettre des paiements simultanés et sécuriser des informations pour apporter un service à plus grande valeur ajoutée pour le client.
Toutefois les freins restent nombreux quand on parle de blockchain. Le principe de base étant « le partage de la donnée avec des tiers dans un système d’information publique », il convient de se mettre d’accord, chaque partie prenante étant propriétaire de ses données, donc de ses clients. Passé ce premier niveau de validation commune, la blockchain a aussi un coût environnemental parfois élevé au regard de la valeur produite. Enfin, le respect de la règlementation sur la propriété de la donnée (RGPD) reste un sujet sensible à respecter.
Les cas d’expérimentation les plus fréquents sont menés par des assureurs de biens, quand un événement extérieur peut déclencher automatiquement une action sans l’intervention d’un tiers. Les cas d’usage au niveau de l’assurance de personnes restent faibles actuellement car les contrôles demeurent obligatoires notamment en prévoyance, voire en santé où beaucoup d’actes ne sont pas encore normés. Elle pourrait avoir un vrai intérêt au niveau de l’épargne et de la gestion d’actifs.
Aujourd’hui, des échanges de flux existent déjà en assurance santé sans pour autant nécessiter cette nouvelle technologie. Les normes NOEMIE ou SESAME VITALE utilisent déjà des flux normés et automatisés. Les professionnels de santé déclenchent un flux qui permet, pour le patient, le remboursement de soins par l’Assurance maladie et les organismes complémentaires.
L’arrivée de la résiliation infra-annuelle du contrat de santé vient stimuler nos modèles économiques et peut donc nous amener à mettre plus rapidement en place cette nouvelle technologie.
4 experts de la blockchain
La table ronde, organisée dans le cadre des Journées de l’économie, réunit 4 experts de la blockchain pour apporter un débat nourri sur l’état de la blockchain aujourd’hui, ses applications et son impact :
– Fabien Aufrechter, Head of Havas Blockchain
– Richard Baron, Maître de conférences en informatique, Université Jean Monnet Saint-Etienne, GATE Lyon Saint-Etienne
– Edouard Faure, Greffe du Tribunal de commerce de Saint-Etienne, Chargé du développement de la blockchain en matière de notifications inter-greffe pour le compte du GIE Intergreffe
– Amélie Favreau, Maître de conférence en droit privé, Université de Grenoble
La conférence est animée par Morgane Rémy, Reporters & cie.